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Ce vieillard marocain, le traditionnel << Chibani>>,

est l'image émouvante de cette méditation riche et profonde sur les hommes et sur Dieu. Dans un pays rude et beau, il faut une grande sagesse pour accepter un sort que les contrastes brutaux des temps modernes font souvent apparaître comme injuste et cruel. Mais ce vieux Berbère de Rissani est un sage qui a mesuré la vanité des apparences. 



Le Maroc historique jusqu'à l'indépendance (1956)

Sur ce fond d'incertitudes va se produire un fait qui marquera de son sceau le destin du Maghreb: l'arrivée des Arabes. Cette vaste région était alors sous la domination nominale de Byzance et avait, bon gré, mal gré, adopté le christianisme, bien qu'il y eut encore de nombreux paîens et une forte colonie juive. Les musulmans, après la mort du prophète Mohammed, en 632, sont partis faire la guerre sainte. Ils connurent bien des revers avant de s'imposer; mais, en 682, Ogba, farouche guerrier, arrive au Sous, fait pénétrer ses chevaux dans les flots de l'Atlantique et s'écrie: << O Dieu de Mohammed, j'irais encore plus loin porter ta gloire si cette mer ne m'arrêtait!>>
Mais, au début du VIIe siècle, les Arabes sont maîtres du Maghreb et, en 711, Tarik, à la tête de 8000 Berbères convertis à l'islam, passe le détroit de Gibraltar et anéantit les Wisigoths à Xéres la même année. En 731, Arabes et Berbères sont à Poitiers; mais l'on connaît la célèbre bataille, au cours de laquelle Charles Martel arrêta définitivement le flot des envahisseurs, qui sera refoulé jusqu'à l'Elbe. Pourtant le visage du Maroc sera indélébilement marqué par cette symbiose avec l'Espagne, qui va durer jusqu'au XIIe siècle.
Les Berbères, une fois islamisés, donneront des leçons de conformisme à leurs maîtres. Sous l’influence des missionnaires Kharitites, qui  imputaient aux Arabes leur genre de vie dépravée, une terrible révolte a lieu en 740, et la bataille du Sebou marque la fin de la domination des envahisseurs arabes sur le Maroc sans réussir


Ces deux pays qui se ressemblent...

Examiné sur une carte, le Maroc apparaît comme un "Finis Terrae" transformé en bastion par un caprice de la nature. Le doigt qui le recherche le situe d'emblée dans le Maghreb, mais un Maghreb qui aurait pu être relié à l'Europe par un cordon ombilical s'il n'avait été coupé par le violent courant du détroit de Gibraltar. L'Andalousie est le territoire le plus méridional de la péninsule Ibérienne, et est seulement éloignés par le Détroit de Gibraltar par 14 km ce qui implique qu'elle a toujours agit comme un pont entre l'Europe et ce continent (en expliquant l'influence de cultures nord-africaines).